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Des mots, une histoire – numéro 52. Deuxième exercice proposée par la G.O. Olivia (blog à lire absolument)…
carnaval – rustique – maîtresse – avant – pyramide – pléiade – nostalgie – dromadaire – pintade – tisane – festoyer – virus – statue – menteur – désert – propolis – pins – rallye – oasis – felouque – ministre – moucharabieh – divinité – découverte
Ici le texte d’Olivia et les liens en fin d’article pour découvrir les autres créations 😀
« Ma page blanche est prête, mon stylo aussi… A vous de jouer ! ». C’était sur cette dernière expression qu’elle lançait cette fois son challenge, « Désir d’histoires », le bien nommé. Une fois encore, les participants allaient être nombreux, et la caravane de commentaires sur son blog en témoignait. Petite déjà, elle se lançait ce genre de défis, dictionnaire ouvert, piochant vocable sur vocable au hasard des pages avant de se lancer dans la création d’un texte original. Olivia avait contracté le virus de l’écriture très jeune. Non sans nostalgie, elle se souvenait ses premiers émois d’écrivaine. À huit ans déjà, elle avait rédigé quatre petits textes. Elle se souvient, elle les avait montrés à sa maîtresse ébahie. A peine quelques années plus tard, son premier recueil de nouvelles voyait le jour. Bien avant sa majorité, à l’âge de quinze ans, elle rédigeait son premier roman. Depuis toujours, écrire lui donnait le sentiment de s’évader, cela lui permettait de maîtriser son côté sombre, de le canaliser. Terriblement sensible et comme nombre d’anxieux, l’amoncellement d’émotions l’obligeait à emprunter des routes spirituelles dangereuses, la réduisant à la solitude du désert. Seule, gratter alors sur le papier lui offrait un oasis salutaire pour épancher sa soif de réponse, de découverte et de liberté.
Cette 52ème édition s’annonçait savoureuse tant elle invitait au voyage. Cette fois, l’Égypte serait sans aucun doute la destination que la plupart des participants allait choisir. Ils étaient désormais un certain nombre de fidèles, elle les surnommait affectueusement « La pléiade du désir d’histoires ». Elle les observait, derrière son moucharabieh inventé. Elle les imaginait, alignés, prêts à s’engager dans ce rallye de l’invention, réajustant leur casque à idées, prêts à slalomer entre les pyramides et à traverser les vallées d’innombrables divinités, s’efforçant de ne pas quitter la piste de leur propre inspiration. Dans son esprit, les images de la terre des pharaons qu’elle fabriquaient défilaient devant ses yeux. Le long du Nil, les dromadaires faisaient la course avec les felouques. À la nuit tombée, retrouvant la fraîcheur, à l’ombre des étoiles, les gens festoyaient autour de grands feux. Dans son esprit, des centaines d’idées, de sensations et de couleurs foisonnaient maintenant, la fête battait son plein, le carnaval de sa propre création allait bientôt débuter. En ces instants, elle méritait pleinement son titre honorifique de ministre de l’imaginaire, surnom dont elle s’était elle-même affublée. La voilà qui « faisait de nouveau sa pintade », à se pavaner intellectuellement, elle en rougit. Tant et si bien, que finalement elle sentait que sa propre histoire allait peut-être prendre d’autres chemins.
Olivia sourit doucement. Elle se sentait mieux ces derniers jours, l’envie était revenue. Elle aimait les contrepieds, les ambiguïtés, les messages cachés dont les fameux acrostiches qu’elle affectionne tant. Les mots mieux que des perles peuvent à l’infini, à l’envie se combiner. Elle remuait lentement la petite cuillère, elle la fixait. À l’instar de son inspiration et des histoires qui en naissaient, le sucre s’associait en un mélange parfait à la douce tisane. Même magnifiquement inspiré, un texte à peine éclos n’était jamais vraiment parfait. Tel un sculpteur hébété devant sa statue à l’état brut, rustique, ses histoires nécessitaient d’être améliorées. Alors, elle se relisait, reformulait, lisait à voix haute. En quelque sorte, elle débarrassait ses lignes du propolis du premier jet pour n’en retenir que le meilleur. Parfois, elle s’interrogeait sur son futur. Parviendrait-elle à toujours dompter la page blanche, cette terre vierge d’expériences qui parvenait à la happer, à la soustraire du monde réel ? Pourrait-elle être une autre ? « Elle, une autre… ? ». Mais, en cet instant précis, l’inquiétude fut vaine. Elle sentait l’élan naître en elle. Elle leva les yeux vers la fenêtre. Elle devinait dans la pénombre les pins du pré voisin en train de légèrement se balancer au rythme du vent. Tout à l’heure, à la fin de cette nouvelle naissance, lorsqu’elle relèverait la tête, le jour serait peut-être déjà là….
Mot de l’auteur : Je serais un menteur si j’osais affirmer que tout ce qui est relaté dans cet article est la stricte vérité. Je me suis tout de même un petit peu renseigné avant de prendre la « plume ». Du bord de ma Mare, j’ai pêché quelques articles dont notamment celui du blog « aloys.overblog.com« . Au final, cet écrit est un clin d’oeil-hommage sans aucune prétention à l’attention de cette très intéressante personne qu’est Olivia que je tenais à remercier très sincèrement pour l’organisation de ce jeu. Clin d’oeil que je prolonge tout naturellement à tous mes compagnes et compagnons qui s’adonnent avec plaisir à ce formidable exercice d’écriture. Il me tarde de vous lire à mon tour !
Coincoins clin d’oeil
(*) « Elle, une autre », roman d’Olivia Billington
Ce texte n’est pas libre de droits. La photo non plus