« Vivre est un art ». Le papier kraft légèrement déchiré laisse entrevoir ces quelques mots. Pas tout à fait rassuré, je poursuis. Le titre du bouquin m’apparaît « Petit traité de vie intérieure ». Frédéric Lenoir, philosophe et écrivain, en est l’auteur(*). Je parcours le 4ème quart de couverture par M. Lenoir lui-même. C’est prometteur. J’ouvre donc et entame la découverte de ce petit pavé (dans la Mare ?) de 200 pages.
« Exister est un fait, vivre est un art ». Dès les premiers mots, je dois le reconnaître, j’accroche. Les mots sont simples, les éclairages nombreux (de Montaigne à Spinoza en passant par Epicure, Jésus et Bouddha…), la technique est bonne, bref, cela « ratisse » large. Mais ne vous y trompez pas, mon propos peut paraître péjoratif, mais il n’en est rien. J’ai trouvé courageux (audacieux ?) de tenter ce petit traité au travers certes de généralisations et de simplifications. L’ensemble tient à la route si tant est que je puisse avoir un avis fiable 😉 Divertissant et instructif pour le néophyte (que je suis presque encore), Frédéric Lenoir a une écriture que je qualifierai également de « saine ». Pas de propos déviant, on ne ressent pas ou peu, selon les sensibilités, d’antagonisme. Au final, je me suis plu dans ce livre, pour une fois à l’aise dans un discours philosophique intéressant à la dimension spirituelle totalement assumée. On est vraiment loin de la moindre propagande religieuse et franchement, c’est tant mieux, cela contribue grandement à la limpidité de l’ensemble.
« Dire oui à la vie ». Cette balade dans la quête permanente de sens (de la vie) se fait en 6 points (en tentant quelques recoupements au travers des 20 chapitres) :
1 : S’aimer, accepter ce qui est inéluctable, n’agir que sur ce qui est transformable.
2 : Avoir foi en la vie, et donc pouvoir aussi lâcher-prise.
3 : Être responsable de sa vie.
4 : Avoir du temps libre, ne pas tout le temps s’occuper, être léger, futile parfois.
5 : Être parfois dans le silence, la méditation.
6 : Faire confiance à son intuition, à sa connaissance et à son discernement…
« Le partage et l’attachement ». Plus qu’un mode d’emploi, ce livre est une véritable déclaration d’amour à la vie sans niaiserie et raccourcis (trop) faciles. J’ai beaucoup apprécié ce cadeau, de par la personne qui me l’a offert et de par bien sûr son contenu. Loin de la bêtise et de la sophistication de certains de nos contemporains, c’est un vrai encouragement à ouvrir les yeux et à savoir valoriser notre propre être et nos proches (savoir-être en opposition au savoir-faire). C’est une invitation à se responsabiliser en tant qu’être humain et parent mais aussi et surtout en tant qu’être vivant. « Toute action en faveur de la vie, aussi minime soit-elle, est une manière de nous relier au monde et de signifier notre refus de la violence et de la destruction. Plus nous serons nombreux à agir ainsi, plus le monde aura des chances de changer ». Enfin, dernier clin d’oeil de l’auteur et non des moindres, l’addendum a lui tout seul mériterait un article, « Qu’est-ce qu’une vie réussie ? » rassemble dans un dialogue inédit Socrate et M. Jacques Rolex Séguéla (**).. Un petit régal…
En bref, j’ai aimé et je voulais partager. A vous de lire 🙂
Coincoins vivants et réussis (j’espère ;-))
(*) Je connaissais déjà quelques uns de ses écrits…pas vraiment fan car à mon goût, c’est trop élaboré, peu concis, pas accessible, trop spirituel (toutefois je recommande « Socrate, Jésus, Bouddha – Trois maîtres de vie »).
(**) Jacques Séguéla, invité sur le plateau de Télématin, le 13 février 2009 tenait ces propos : « Comment peut-on reprocher à un président de la République d’avoir une Rolex ? Tout le monde a une Rolex. Si à cinquante ans on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ! ».. Ne doutons pas que Rolex est améliorée ses ventes aidant par la même ses « bons » clients à réussir leur vie (!!??)