MALDITA (*)

plumedesmotsunehistoire3

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Voici ma contribution « poussive » au jeu Des mots, une histoire. Les mots récoltés pour l’édition 51 sont : guide – retour – nuit – couleur – dédicace – clé – cinéma – rocher – brouillard – étoile – orthodromie – exceptionnel – cascade – oublier – nacelle – sensualité – résolution – graphe – ivresse – galette – tintamarre – impensable.

L’ensemble des textes : ICI

Plus d’explications sur le jeu .

 

 

 

« Bonjour

Je ne m’étalerai guère sur ma propre personne en ces lignes, je ne serai pas plus prolixe non plus sur les circonstances qui m’amènent à m’adresser à vous. Cela ne fait pas partie du deal. Disons que mon propos doit simplement me rappeler à votre bon souvenir tout en permettant de me faire un peu oublier par l’Autre. Ainsi, Il me laissera tranquille quelques temps. Il est vrai que sans moi, Il ne serait rien, alors que moi, sans lui … Cela serait sans aucun doute une autre histoire…

Souvent désigné comme le malin, on dit de moi que je n’existe pas, certains me disent un ancien ange jaloux de votre Dieu que je me décidai à trahir il y a bien longtemps de cela, d’autres enfin se contentent de me craindre tout en s’en remettant à Lui, le tout puissant. Aucun ne prendrait le risque de me haïr, cela est tout simplement impensable et, ma foi, que leur Créateur les en préserve… Moi, je me vois comme le gardien d’un certain équilibre, un faire-valoir de luxe, le garant de la pérennité d’un système qui aurait tendance à gripper de plus en plus. Par mes actes et mon exceptionnelle efficacité, mes graphes de performance parlent d’eux-mêmes, je permets à l’Être Suprême de tenir à flot son fonds de commerce. « Alléluia », je suis là. Mais, laissez moi me divertir un peu en vous contant une petite histoire…

La vie n’est pas un rêve. Mais, rêver peut être un bon moyen de réaliser sa vie. Matilda en avait toujours été convaincue. L’espoir, plus que de la faire vivre, lui avait inspiré ce que devrait être toute sa vie. Sa vocation, pensait-elle, était de chanter et de jouer la comédie. Pour moi, ce ne furent que des points faibles, des points d’accroche pour mes serres affûtées. Elle rêvait de voir sa petite bobine s’étaler en 4 mètres sur 3 sur les affiches de cinéma et de gala. Joli petit brin de femme, non dénuée de sensualité, elle finit par céder au chant des sirènes de la grande ville. Abandonnant ainsi ses premières illusions innocentes, elle quitta donc définitivement Saint-Antoine-du-Rocher. Je devinai déjà alors une potentielle proie. Une de plus. Il me fallait encore patienter, sa dévotion n’était alors qu’émoussée. Bientôt peut-être, finirait-elle par me quérir.

Le tintamarre permanent qu’allait devenir son existence me servit grandement. De bals populaires où elle s’époumonait aux castings louches où elle ne faisait qu’exciter des convoitises malsaines, elle épuisait son ambition . A chacun de ses appels de détresse, le Ciel restait sourd tout en suscitant de plus en plus mon intérêt. Ses pensées noircirent alors, le bien ne combat jamais le mal, il ne fait que céder la place lorsque la conviction s’envole. La clé venait de s’engager irrémédiablement dans le verrou qui me séparait encore d’elle. Le désespoir total, la crasse humaine et l’ivresse nauséabonde nocturne des bas quartiers où elle s’usait toutes les nuits eurent raison d’elle et de sa foi. D’utile, j’étais devenu inéluctable. De bonne étoile il n’était plus question, Matilda avait perdu tout espoir. Après de nombreux errements et questionnements, elle finit donc par m’invoquer. Innocemment tout d’abord, sous l’influence d’une quelconque drogue ou alcool, je ne me souviens plus mais elle s’enhardit bientôt : l’orthodromie la menant de sa misérable existence jusqu’au sommet de ses rêves les plus insensés était devenue limpide. Elle m’était dès lors totalement dévouée.

Bien tristement, je n’eus guère d’ouvrage. Dorénavant son guide élu, je me contentai de simples suggestions. Par un léger souffle chaud sur les cendres de ses certitudes, je balayais sa conscience créant ainsi le brouillard qui allait définitivement lui dérober son existence. Le ménage ainsi fait, le manège n’eut plus qu’à accélérer, lui donnant le tournis. De mauvais choix en mauvaises fréquentations, d’obscénités en extravagances, la route vers la gloire semblait pouvoir tout traverser. A ses yeux empoussiérés, tout se justifiait désormais. L’ascension ne pouvait être que fulgurante. En fait, bien malgré elle, elle venait d’emprunter le chemin de la perdition. L’exilée à l’ambition retrouvée ne voulait plus une simple part du gâteau, c’est toute la galette qu’elle convoitait et pour ça, tout était permis. Elle deviendrait la plus brillante, la plus désirée. celle que tout le monde allait contempler et adorer. Très vite, elle allait être la personne la plus en vue du moment, tout en devenant une parfaite étrangère pour elle-même et les rares personnes de son entourage proche. Même les médias jusqu’alors très frileux à son style suivaient. Ma petite poussette dans le dos avait eu raison de toutes ses résolutions. Plus aucune barrière ne pouvait la freiner. Tant est si bien que lorsque elle atteignit la limite de la raison, attribut diablement humain, elle n’en eut aucunement conscience. Alcools, hommes et cascades de coke firent en quelques mois les dégâts nécessaires afin que Matilda soit définitivement condamnée. Un soir, secouée par d’infernales hallucinations, elle s’effondra abandonnée par ses forces. Le nez une fois de trop enfariné heurta lourdement le sol luxueusement marbré du plus bel effet. Elle expira une dernière fois, persuadée que la douleur serait moindre juste après. Effectivement, cela fut sa dernière préoccupation de son vivant. Je libérai son coeur que je venais d’enserrer et pris alors enfin le relai.

« Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné » disent vos textes sacrés. Votre époque me simplifie dramatiquement la tâche. Ce besoin irrépressible de posséder à l’infini occulte désormais tout le reste. Un jour ou l’autre, vous serez tenté de m’invoquer, découragé par votre quotidien sans saveur ni couleur. Je vous invite à ce moment-là à bien réfléchir car, par une simple dédicace morale ou sanguine, je pourrais alors vous faire monter dans ma diabolique nacelle. Par l’entremise de quelques babioles et subterfuges bien terriens, vous seriez alors ma totale et indiscutable propriété. Puis, tranquillement, sans plus aucun retour possible, et au moment qui me sied le plus, j’intervertirais les lettres de votre Vie vous faisant définitivement trébucher dans mon Antre et tout comme MATILDA, vous deviendriez MALDITA (*).

Votre dévoué S.« 

 

Coincoins patients

(*) maldita = maudite … en espagnol

 

Ce texte n’est pas libre de droits. La photo non plus

 

 

Attention ! Âmes sensibles s’abstenir ! ;-)

 

nouvel ipad

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« Moi je dis ça…je dis rien… » (dixit Coluche, entre autres). Mais, au moins, je vous aurai prévenu.

 

Discours convenu et connu, notre monde moderne nous pousserait à nous isoler. A une ère où nous n’avons jamais eu autant d’outils de communication à notre disposition, nous nous isolons de plus en plus. Disons plutôt que l’être humain se retrouve de plus en plus seul. Sujet abordé pas plus tard qu’il n’y a pas longtemps chez Nadya (et oui encore, je me suis abonné ;-)), je (re)découvrais la puissance de ces réseaux sociaux. Réunissant le plus grand nombre (tout en gardant toutefois en tête que le nombre ne fait pas toujours la qualité), la communication à plusieurs est devenue extrêmement simple. Un petit message, un petit sms groupé, et hop, retrouvons nous à 10, 100, 1000 voire plus et partageons.

Effets pervers du système : si le phénomène est mal maîtrisé alors une catastrophe est vraiment possible. Ne l’oublions pas, ces lieux très conviviaux se révèlent en fait extrêmement indiscrets. N’y prenant pas garde (hop, on oublie le 17ème point de la 3ème page des conditions d’utilisation que l’on va tout de même valider), n’y prenant pas garde donc, une jeune allemande, pour fêter ses 16 ans, lance une invitation en omettant de la « qualifier » de privé. Notez le mot « qualifier ».. il nous faut devenir des spécialistes en tout dans ce nouveau monde et donc être « qualifié » ;-). Le résultat bien sûr a été delà de ses espérances  tout en devenant un « processus » (ben oui, je suis qualifié, j’utilise donc le vocabulaire qui va avec ! ;-)) incontrôlable. Sinon d’être désastreuses, les conséquences ont été disproportionnées pour cette jeune fille et sa famille. Des centaines de personnes se sont pointées, un service de sécurité a dû être mis en place et malheureusement, au final, cela a quelque peu dégénéré. Tous les détails de l’affaire ici avec une vidéo en prime qui va bien pour appuyer le propos –> Elle organise son anniversaire sur Facebook

Loin de moi l’idée de vouloir vous empêtrer les pattes et la tête dans ce débat jamais démodé du  « N’était-ce pas mieux avant ? ». Vous le savez déjà, « je ne suis ni pour ni contre bien au contraire » (Coluche encore). En tenant un tel discours (« démago » ?), je ne cherche pas à me voiler la face ni même à attirer la sympathie de chacun (ou du moins obtenir son adhésion). Je ne fais qu’exposer ici. Concernant ce sujet, je ne sais franchement pas trop quoi penser. Souvent, je me demande « mais, avant, comment est-ce que je faisais ? ». Ou encore plus loin dans le temps, « mais, avant, comment est-ce que ils faisaient ? ».

Et finalement, souvent je trouve des réponses. Tantôt irréalistes, tantôt désuètes, tantôt nostalgiques, les solutions existent. N’aller pas croire que j’en sois resté à la période des hommes des cavernes, qui me sont très sympathiques au demeurant. Non non. J’apprécie notre époque, je loue notre confort (merci Dieux Internet et Smartphone) et pour (presque) rien au monde, je ne souhaiterais changer de période. Néandertaliens et homo sapiens du Paléolithique, je vous salue bien mais soyons francs…chacun chez soi s’il vous plaît. Mais oui, ces solutions là existent. Et afin de ne pas les oublier, il est bon de pratiquer, de les communiquer.

Comme je vous le signale au début de cet article au titre aguicheur, ce qui va suivre ne conviendra pas à tout type de public. Si vous êtes sensibles, si la beauté des rapports humains vous émeut au plus haut point, si une belle histoire sentimentale (amour notamment)  vous fait pousser des ailes mais surtout de gros sanglots (sic), prenez garde. Ce qui va suivre est saisissant. Véritable ode à la relation humaine (à la sauce moderne), cette vidéo est tout simplement belle, me figeant un sourire sur le bec de la première à la dernière seconde. Etonnante de simplicité et de charme, elle démarre dans un monde qui est le nôtre et nous montre le quotidien dans ce qu’il peut avoir (pour certains) de plus noir… Mais voilà, l’être humain va apporter « sa » lumière comme beaucoup d’entre vous le font si bien ici dans ce monde virtuel qu’est la blogosphère. Des petits regards, des sourires échangés, des feutres, du papier, n’en jetez plus cela va largement suffire.

Vous me croyez pas ? Visionnez ! 😉

Coincoins beaux

 
 

Ce texte n’est pas libre de droits. La photo non plus

 

 
 

Dans vos yeux…

 

Dans vos yeux

Dans vos yeux

 

Aujourd’hui, le temps maussade me cloue au bord de la Mare. Je guette un petit bout de soleil qui se baigne dans les rideaux de Nadya

Je retourne lire certains textes des plumes qui vraiment m’ont plu. Que de « petits » voyages qui sont autant de joyaux, que de petits bonheurs partagés. Ma propre plume semble bien frêle et maladroite dans cette Mare de textes admirables. Quelle joie de partager tout simplement ! Pas de challenge pour animer chacun d’entre eux, juste le plaisir des mots (cette fois-ci au nombre de 17), de les amener à s’unir dans un improbable concert qui par magie fini par s’accorder sous la plume de chaque chef d’orchestre. Quel maestria.

C’est dans ce contexte très « musical » que je viens de réorganiser « un peu » ma petite Mare, notamment par la création d’une nouvelle (sous-) catégorie : la plume du Canard. J’ai ainsi pu lier les quelques écrits qui sont venus animer mes premiers petits pas en ce lieu. Bientôt 4 mois que cette Mare existe. 4 mois de petits pas en votre compagnie. 4 mois de rencontres, de partages, de sourires, de peines aussi. 4 mois à soumettre à vos yeux, à vos goûts, à vos idées mes canardages. 4 mois à apprécier, à lire, à écouter vos avis. 4 mois à me baigner dans vos yeux. « L’enfer c’est les autres » (JP Sartre) disait-on. Nous en sommes loin dans ces lignes. Être dans vos yeux est une chance, je voulais vous le dire.

 

Bon je vous laisse…j’ai tellement de visites à faire 😀

 

Coincoins en ballade !

Edit de 14:00 : le soleil se baigne dans mes stores désormais… merci Nadya de me le prêter 😀

 

ps : avec un peu d’attention, dans la photo, vous devriez apercevoir le canard (avec cette fois un plumage bleu) en train de canarder… 😉

 

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