D’humeur cuisine.
Il y a 2 jours, je me suis laissé vamper par ma zoulie lucarne non cathodique (ben oui, LCD oblige, bye bye les tubes). Une émission culinaire faisait concourir 3 candidats hyper motivés, le tout arrosé par un language guerrier, des épreuves dignes des jeux olympiques et une pluie continue de commentaires off guidant le mouton-téléspectateur que je suis. Bref, un programme digne de fin de journée pour « jeune » (hum hum) cadre au cerveau grillé par une journée course poursuite entre réunions, rapports, gestion d’équipe, cours d’escrime du canardito, petits bouchons entre (plusieurs centaines d’) amis et autres joyeusetés dont je vous fais grâce.
Quoiqu’il en soit, le show tient tenir la route si on exclut les pubs et sponsors ultra intrusifs. Les images sont belles, les recettes semblent de haut niveau et les candidats de qualité. Ma préférence ira bien sûr à celle qui, plus tard, perdra mais bon, cela m’apprendra à prendre part, un peu d’impartialité, bougre d’âne, aurait été la bienvenue de ma part. Quoiqu’il en soit, je le reconnais, je passais alors un très bon moment.
Ce matin, 8h45, dans la cuisine, avec comme seul but initial de me faire couler un café, je me remémore ces instants passifs devant la TV de ce jeudi soir. Comme souvent, quand je n’ai rien de précis de prévu par la suite, je laisse mon esprit s’ouvrir. Mes pensées s’enchainent, j’associe ces images, le frigo entrouvert laisse échapper une inspiration qui se transforment en idées instantanément. Mon petit cerveau, momentanément libéré de ses préoccupations régulières, chevauche les pages de mes souvenirs et de mon modeste savoir culinaire. J’en ai les plumes qui frémissent. Stimulation quand tu nous tiens.
Rapidement, je m’anime autour de la console centrale de ma cuisine. Je passe alors un très bon moment. Préparer une marinade (mélange de 2 huiles, une larme de vinaigre, moutarde, brandy, sauce teriyaki, miel, oignons, ail, sel, poivre), découper les filets en morceaux réguliers et pas trop épais, les faire revenir rapidement dans une poêle très chaude juste pour saisir et faire fondre la graisse des magrets, déglacer avec brandy et y confire une partie des oignons, insérer viande, jus déglacé et oignons confits dans la marinade, réserver le tout au frigo pour le reste de la journée (au moins) pour enfin laisser cuire le tout dans une casserole à feu soutenu. Nettoyer les armes et le champ de bataille me fera revenir tout doucement à ce que vont être les occupations de la journée : aller canarder un article avec ce sujet tout trouvé, règler la correspondance en cours, aller courir une petite heure dans la forêt voisine, partager un café en début d’après midi avec ma meilleure amie, faire les courses afin de renflouer les réserves de vivre de la Mare…etc….etc…. Et oui, activité cérébrale retrouvée…
Les pensées affluent de nouveau comme les ondes à la surface de la Mare, ondes qui viennent recouvrir les bonnes sensations de mon épisode culinaire matinal. L’émulation fait place alors à un retour à la conscience du moment et des évènements qui pourront l’agrémenter dans un futur plus ou moins proche.
Ah oui, au fait, vous l’aurez sûrement deviné, c’est du canard que j’ai préparé…
Coincoins cannibales 😉
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