Réveil étrange …

Les plumes de l'été

Les plumes de l’été

Les plumes de l’été 23 – Collecte des mots en W, X et Y avec 19 mots dont un facultatif et un pour faire plaisir à Soène 😉 : yole – wagon – wapiti – wasabi – xérès – yaourt – yoga – whisky – xénophobe – yo-yo – xylophone* (facultatif*) – yatcht – yeux – western – whist – wigwam (dans mon Hachette 2001: tente, hutte et par extension village des indiens d’Amérique du Nord. Des wigwams), wallaby, wallon, xiphophore.

Les autres textes, ICI.

Avertissement : Ce récit est une pure fiction. Par conséquent, toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

Les épisodes précédents sont réunis dans une seule et même page, ici, Work in progress (Écriture en cours).

C’est avec une certaine insistance que Wens annonce à notre héros qu’il va devoir le faire mourir. Alors que l’issue semble proche, laissons les lignes qui viennent nous conter quelles étaient les réelles intentions de notre attachant tueur-protecteur…

Ce qui s’est passé durant les heures qui ont suivies notre « sauvetage » en pleine mer reste très flou. Je me souviens de l’hélicoptère en vol stabilisé au-dessus de l’eau, des mouvements de yo-yo lors de notre extraction du bateau, rendue délicate par un fort vent de terre qui repoussait le filin, puis de la recherche infructueuse de nos poursuivants afin de définitivement les neutraliser et puis…mes yeux se sont clos. Neutralisé par une profonde lassitude et une nausée carabinée, j’ai, comme de nombreuses fois depuis le début de cette rocambolesque histoire, cédé aux coups de butoir fissurant ma conscience et effritant mes forces devenues bien trop rares.

À mon réveil, je fus étonné de ne pas me retrouver dans un yacht ultra-protégé par une armada d’hommes de main, assiégé par une horde de brutes, laissant continuer ce cauchemardesque western sous les Tropiques. J’aurais pu me réveiller de nouveau prisonnier, attendant désespérément la cavalerie, attaché à un totem, au milieu de wigmans et de séchois où pendouillent de la viande de wapitis. Non, en fait, rien de tout cela ne m’attendait. J’eus la bonne surprise de retrouver mes esprits dans une chambre d’hôtel, vaste et à l‘ameublement intérieur raffiné. Une douce musique aux teintes caribéennes filtrait par la fenêtre entrouverte. Elle provenait très certainement d’une marimba, sorte de xylophone  local. Pas de doute, je n’avais pas quitté les brûlantes Caraïbes, et, ma foi, contrairement à la promesse de Wens (*), j’étais toujours en vie. Qu’avait-il voulu dire par :

« « Mais avant tout, chose promise, chose due.. il est temps que je te fasse  … mourir ! » ?

Je ne pus résister au bar fourni de la chambre et me servis sans attendre un whisky sans glace. J’avalais d’un trait ce premier jet et me servit un deuxième verre. Tout en dégustant ce nectar que j’avais, quelques temps avant, pensé de plus jamais pouvoir savourer, je fis le tour de mes nouveaux « quartiers ». Rien ne laissait entendre que j’étais toujours en détention. Selon la documentation détaillée et colorée recouvrant un petit secrétaire, j’appris que j’hébergeais dans une suite affaires junior de l’établissement « Club Indigo » (**), qui mettait à ma disposition toutes sortes de facilités et de services, dont notamment de nombreux restaurants, piscines, salles de conférence, massages, séances de yoga, concours de whist etc etc… Les pistes d’atterrissage et garages pour 3 à 4 hélicoptères attirèrent mon attention, cette information m’arracha un petit sourire entendu. Ce lieu, dont l’emblème animal rappelait étrangement un wallaby défoncé au rhum frelaté local semblait être un énorme complexe hôtelier, dans les environs d’Haïti. La sonnerie du téléphone interrompit mes investigations. Un homme, au fort accent belge, se présenta sous le nom de M. Yole. Après m’avoir poliment demandé si j’avais passé une bonne nuit, il m’invita à le rejoindre à l’un des restaurants de l’hôtel, « le Gargantua » où nous allions devoir aborder les modalités à venir. Avant de raccrocher, le Wallon me précisa qu’il était opportun de me prémunir du dossier vert qui se trouvait tout à côté du plateau du petit déjeuner qu’il se ferait une joie de me détailler.

Dans le petit salon de ma suite, je trouvais sur une petite table coquettement apprêtée ledit dossier, posé tout à côté d’un plateau richement doté de café, viennoiseries, jus de fruits et yaourts frais. Quelques instants plus tard, pochette verte sous le bras, je parcourais de petits chemins soigneusement entretenus bordés par la végétation luxuriante. Les multiples indications et le décor très pittoresque des parties extérieures me rappelaient ceux d’un parc d’attractions. Je croisais une locomotive à vapeur et son wagon à charbon, quelques tentes de bédouins, une banquise factice et bien d’autres éléments déroutants encore, me faisant presque oublier que je n’étais pas ici pour des vacances. Au détour d’une merveilleuse palmeraie, je trouvais l’endroit du rendez-vous. Celui-ci était désert, si bien qu’il ne me fut pas difficile d’identifier mon interlocuteur. Il m’invita à m’asseoir et fit signe aux deux costauds cravatés qui lui tenaient compagnie d’aller nettoyer leurs lunettes noires quelques mètres plus loin. Il me tendit la carte du menu et prit la parole :

« Je vous recommandeuuuh la spécialitéééé du chef : le sashimi de xiphophore. Ce sont de fines trrrranches de ce poisson crrrru, à déguster nature ou assaisonné. Bien qu’il ne s’agisse que d’un misérrrrable et insignifiant négrrrroo aux mains trop souvent crrrottées, il rrréalise des sushis de tout premier ordre. Il cuit lui-même son rrriz dans une eau parfumée au vinaigre de Xxxérrrrès. Et puis, il rrrelève toute sa cuisine avec un wasabi diiiirrrrectement imporrrté depuis les pentes du mont Fuji, c’est un vrai rrrrrégal, dis !! »

L’éclat dans son regard et l’enthousiasme qu’il démontrait n’auraient su mentir, le petit gros du plat pays au discours xénophobe était sincère. Je souris, interloqué et quelque peu gêné. Face à ma passive réaction, le belge dodelina de la tête et s’empara du classeur qu’il m’avait demandé de ramener.

 « Alleeeez… Je vois que vous avez pris la farrrrde (***) avec vous. Très bien, je vous prrropose de l’ouvrir ensemble et de la parrrcourrrirr. Comme vous le savez sans doute, vous avez œuvré pour des gens très haut placés et qui aspirent à la plus grande discrrrrétion. Ils savent se montrrrer rrreconnaissants en temps utile. Et bien, croyez-moi, vous n’allez pas êtrrre déçu…»

Prestement, il déchira le liseret cranté et libéra un petit feuillet de quelques pages. Je reconnus au bas de l’une d’entre elles le sceau fédéral d’une institution mondialement connue. Il rassembla tous les papiers et me confia l’ensemble en soulignant avec son doigt à qui il était adressé. Je lus mon nom et mes trois prénoms. Mais plus que les détails de mon identité que comportait ce texte, c’est l’entête qui me stupéfia… En lettres grasses et soulignées, l’intitulé était le suivant :

« Programme fédéral de protection des témoins des États-Unis ».

 

 

Coincoins prrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrotégés 😉

 

 

(*) voir épisode(s) précédent(s) ou lire ici toute l’histoire : Work in progress (Écriture en cours).

(**) pour une visite de cet endroi, cliquer ici 😉 à http://www.clubindigo.net/hotel-haiti-hotel.php

(***) farde = classeur

 

 

La suite, ici -> « Laver trop propre…tue ! »

Ce texte n’est pas libre de droits.

:-)

Conclure ?

 

Les plumes de l'été

Les plumes de l’été

Les plumes de l’été 22 – Collecte des mots en V avec 21 dont un facultatif : vasque – vicissitudes – vacance (au singulier) – victoire – verveine – viaduc – vernaculaire – volubile – véto – vagabond – vice – vibration – valser – vampire – véloce – vinaigrette – vaste – voler (au sens de voler comme un oiseau) – victorieux (facultatif) – voluptueusement – verdure.

Les autres textes, ICI.

Avertissement : Ce récit est une pure fiction. Par conséquent, toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

Les épisodes précédents sont réunis dans une seule et même page, ici, Work in progress (Écriture en cours).

La mêlée à peine constituée, Wens a repris l’avantage et avec un certain savoir-faire est parvenu à se frayer un passage pour lui et son « précieux » protégé. Il semble que le temps de se mettre à table pour le jeune financier soit bientôt venu.

« Tu voulais mourir ? Ok… mais faisons-le à ma manière… »

Ses derniers mots prononcés valsent de façon irraisonnée dans ma tête, me donnant un léger tournis. Tout à sa navigation entre les bancs de sable et les rochers de la côte finement ciselée, Wens ne décoche plus un mot. Chemise ouverte au vent, son visage s’est nouveau refermé. Certainement en train d’élaborer notre prochain mouvement, il scrute minutieusement chaque aspérité du relief environnant. J’ai l’étrange impression qu’il recherche un endroit précisément. Je le laisse à son exercice et laisse mon regard vagabond se perdre sur l’horizon. L’océan nacré bleu turquoise y rejoint en un lien flou lointain le ciel azuré. Tout est bleu et pourtant tout s’y distingue très clairement. Les petits nuages tels d’improbables trainées blanches de peinture laissées par un peintre céleste soulignent la profondeur du vaste décor dans lequel volent de rares mouettes au-dessus de notre sillage blanc crémeux. Bien qu’incommodé par le niveau sonore élevé du moteur, par ses réjections noires nauséabondes et par les vibrations continues qu’il impulse sur l’ensemble du rafiot, je me laisse doucement bercer.

Ma détermination à en finir avec la vie (*) a finement inspiré mon compagnon pour nous sortir encore une fois de ce guêpier. Désormais, les choses sont claires : même s’il vient de neutraliser temporairement nos poursuivants en menaçant de mettre fin à mes jours, il doit surtout se méfier de moi. Même victorieux, il me sait fermement résolu à mettre fin à toutes ces vicissitudes par la solution ultime, ma propre exécution. Les grosses sommes d’argent en jeu supportent mal la vacance prolongée du poste de gestionnaire que j’occupais. Notre langage vernaculaire, très spécifique, à notre petit monde financier et le véto qui fait cours dans la place font que peu de personnes pourraient prétendre reprendre le flambeau que j’ai insidieusement allumé pour mes clients. C’est cette préciosité, certes précaire, de mes compétences rares et discrètes qui me préserve depuis le début de cette (més)aventure. Tels des vampires, mes poursuivants sont assoifés du sang, rare elixir mixant mon savoir et mon ingéniosité à tricher. L’intérêt de plus en plus appuyé concernant ma petite personne a fait monter la pression à un point de non-retour, me contraignant dorénavant à un quitte ou double. Depuis trop longtemps au menu de ces rapaces, je suis bien décidé à ne pas me faire dévorer juste après l’entrée « poireaux vinaigrette ».

Notre bateau déjà peu véloce ralentit maintenant de façon prononcé tout en portant sa proue à babord. À quelques brassées de nous, se dessine dans le paysage une petite et immaculée anse de mer. Léchée par les vagues d’une eau limpide et cernée voluptueusement par la verdure luxuriante, cette vasque naturelle improbable semble écarter ses bras sur la mer pour nous accueillir. L’endroit est désert, enveloppé par un calme irréel. L’ancre est mouillée à une courte distance de la plage. Wens fouille sous le poste de commande et semblant trouver ce qu’il cherchait s’asseoit sur le rebord. Observant par intermittence les alentours, il s’active sur la petite boite qu’il tient entre ses mains. Satisfait, il se redresse et m’adresse alors un rare sourire, enfin plutôt demi-sourire, sourcil droit baissé et coin de bouche droit redressé, se rapprochant, comme aimantés par une impossible union. À le voir ainsi, ébloui par le soleil et grimaçant sa joie, je pourrais presque le trouver sympathique. J’aimerais respirer le même air de victoire avec lequel il semble s’emplir d’espoir.

« Dans peu de temps, nous devrions recevoir toute l’assistance nécessaire. Si j’ai bien compris, tu avais besoin d’une « passerelle » pour une connexion sécurisée depuis les antipodes. Et bien, ne t’en fais plus, tu disposeras sous peu d’un viaduc pour réaliser tes petits tours de passe-passe qui t’ont amené aux portes de l’Enfer que nous venons de franchir. »

Surpris par ce flot de paroles presque volubile, je réalise qu’il a réussi ni plus ni moins à établir à nouveau le contact avec « notre » camp. Ne sachant toujours pas si je dois partager sa satisfaction, je ne peux m’empêcher de remarquer le rictus qu’il n’a pu contenir quand il a prononcé les mots « tes petits tours de passe-passe ». C’est à peu près le même rictus que ne peuvent contenir ces personnes en proie à un vice profond qui essaient de s’en libérer en se confiant. J’ai honte, je ressens toute la futilité de mes combats passés, cherchant le profit maximum, la discrétion absolue, quelqu’en soit le prix. Jamais je ne me suis soucié de l’origine de cet argent jaillissant de sources intarissables : drogues, jeux, chantages, (dé)montages financiers. Jamais je ne me suis soucié des malheurs engendrés par les multiples faillites, disparitions, assassinats que toutes mes manipulations ont certainement provoqué. Une incision profonde de mon âme s’opère en moi, mettant à nu et à vif des sentiments refoulés depuis si longtemps….

…….

C’est avec ces pensées honteuses, possible amorce d’une future rédemption-désintoxication, que j’ai plongé dans la torpeur de mes réflexions. Je ne saurais vous dire combien de temps celle-ci a duré. Tout ce que je peux dire, c’est que je reviens déjà à la réalité, comme on arrive à la fin d’un livre passionnant.. au rythme du bruit des rotors d’un hélicoptère s’approchant de nous … C’est à ce moment-là que Wens, arborant à nouveau son inquiétante grimace souriante, rajouta à mon intention :

« Mais avant tout, chose promise, chose due.. il est temps que je te fasse  … mourir ! ».

 

Coincoins sur le pont

(*) voir épisode(s) précédent(s) ou cliquer ici pour l’histoire dans son intégralité : Work in progress (Écriture en cours).

 

La suite, ici -> Réveil étrange

Ce texte n’est pas libre de droits.

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Reprendre l’avantage

Les plumes de l'été

Les plumes de l’été

 


Les plumes de l’été 21 – Collecte des mots en U
 avec 20 (ou plus) mots proposés par les participants au jeu organisé par Asphodèle : utopique – unique – us – ubiquité – ustensile – urgent – usufruit – universel – utile – usuel – usine – usurper – ultimatum – uppercut – utérus – urbain – usé – union – utopie – uchronie.

Mot de l’organisatrice (Asphodèle) : « Cependant, comme je suis gentille (oui ça m’arrive !), Bettina m’ayant laissé le choix entre deux mots, “univers” et “utérus”, pour ne pas faire “lourd” avec universel, j’ai choisi utérus ! Mais…vous pourrez le supprimer et le remplacer par “univers” si vous préférez (ceux qui ont eu peur lèvent le doigt !). C’était ma bonne action de l’été, n’y revenez plus ! Par ailleurs nous avons 20 mots (même si là aussi utopique et utopie, hein, bon…), donc vous pouvez en laisser UN (un seul) de côté ! Vous avez le choix entre la peste et le choléra ! »

Les autres textes, ICI.

Avertissement : Ce récit est une pure fiction. Par conséquent, toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

Les épisodes précédents sont réunis dans une seule et même page, ici, Work in progress (Écriture en cours).

Face au danger de nouveau tout proche, Wens tente une sortie..

 

Il serait utopique de croire que nos inlassables poursuivants finiront par lâcher le morceau.

Si … seulement je ne m’étais pas mis dans une telle histoire !
Si … je n’avais pas accepté de prendre en charge ces premiers ’investissements‘ douteux…
Si … je m’étais abstenu d’usurper les us et coutumes du système.
Si … je ne mettais pas mis en tête de moi-même profiter de l’usufruit de tout cet argent sale

‘Bien mal acquis‘, ne m’a jamais profité, donnant ainsi raison au vieil adage que ma mère nous martelait si souvent. Guerrière moderne, accaparée par un emploi harassant à l’usine de traitement des eaux usées du quartier nord de Marseille, omniprésente sur tous les champs de bataille de la Vie urbaine que lui imposait la survie d‘une famille de cinq enfants, elle dut se résoudre à céder peu à peu du terrain ne parvenant plus à me préserver de mon penchant déviant pour l’argent facile.

Tétanisé par les afflux d’adrénaline incessants de ces dernières journées, vidé de tout espoir, je suis de nouveau en train de ressasser les extravagances de mon utopie financière déchue. Faire en ces instants désespérés l’uchronie de cette folle mésaventure n’a certes vraiment rien d’urgent ou d’utile, mais je ne contrôle plus mes réactions ni mes pensées. Je recherche en l’horizon un espoir… et il me vient de la réaction provoquée chez la partie adverse. Tout d’abord menaçants, nos dangereux assaillants sont désormais sur la défensive. Pour aucun des deux camps ma perte n’est envisageable, ma mort provoquerait l‘échec total et irrévocable de leur mission respective : me ramener vivant coûte que coûte. Je peux sentir leur frustration croître.

L’ultimatum de Wens a fait son effet. Le speed boat s’écarte lentement, Wens me bloque contre sa poitrine, et pointe impitoyablement ma tempe. Je sens l’acier brûlant de l’ustensile du tueur me coller la peau et dessiner le contour d’un hypothétique futur trou sur le côté de mon front. Nous nous déplaçons dans un improbable pas de deux, côte à côte, mouvement dans l’union temporaire du preneur d‘otage et de sa victime. D’un geste unique et rapide, il lance le moteur tout en me resserrant encore un peu plus avec l’autre bras. Notre rafiot glougloute dans sa lente progression.

Une fois à leur niveau, Wens enchaine deux tirs dans les moteurs à l’arrière du speed boat desquels s’échappe immédiatement une fumée noire et épaisse provoquant une réaction de panique chez les deux gardes du corps. Rocio, elle, n’a pas sourcillé, elle s’y attendait. Neutraliser l’ennemi, quelqu’en soit le prix, est le comportement universel et usuel chez les tueurs de grande classe. Impuissante, elle nous fusille du regard  et nous adresse un véritable uppercut visuel de ses profonds yeux noirs, d‘une telle violence qu’elle ne peut contenir un frémissement la secouant entièrement jusqu’au plus profond d’elle-même, utérus inclus. Léger rictus de satisfaction sur les lèvres, Wens sait que nous venons de marquer un point très important dans cette course poursuite. Malgré l’extraordinaire don d’ubiquité que semble développer la féline cubaine, nous allons pouvoir prendre un peu d’avance et cette fois, de peut-être complètement nous défaire de l’étreinte acérée de ces rapaces. Il se contente de les tenir en respect jusqu‘à ce que le nuage obscur qui se propage masque notre nouvelle fuite.

Non sans une certaine appréhension, j’observe Wens accaparé par ces pensées. Ses gestes sont rapides, précis. Enfin, maintenant un cap qu’il semble enfin lui convenir, il essuie le canon du pistolet qu’à peine quelques instants auparavant j’avais engouffré au fond ma gorge(*). Il m’adresse ces quelques mots :

« Tu voulais mourir ? Ok… mais faisons-le à ma manière… »

 

Coincoins au but

(*) voir épisode précédent

La suite, ici -> À venir

Ce texte n’est pas libre de droits.

:-)