« Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone. »
Paul Verlaine
Je suis un privilégié…
Tous les matins, prendre la même route sans que jamais cela ne soit pareil. La nature se déguise, se grime, se change. C’est qu’elle est coquette mademoiselle !! Au rythme des saisons, elle fait valser sa garde robe. Parfois légère, parfois stricte, parfois sexy, parfois bordélique, parfois mystérieuse…mais jamais vulgaire, la campagne aux alentours me joue tous les matins calmes ses tours. Tel un enfant émerveillé, au détour d’un virage, je m’enthousiasme devant ce spectacle sans cesse renouvelé.
L’automne est là désormais. La brume est revenue et son lever de rideau, à chaque point du jour, révèle les acteurs de la journée. Chaque scène ainsi dévoilée se joue sur des tons que seul le génie, inné et spontané, peut imaginer. Je suis pris de passion pour cette saison, pourtant réputée triste, déprimante et monAUTOMne. Durant ces quelques semaines, le ciel lave son bleu à grands renforts de nuages usant de toutes les teintes de gris. Enivrés de sève par la chaude saison consommée, les arbres dégueulent leurs couleurs et leurs feuilles. Pour un temps, les tapis de verdure ainsi constitués retarderont le gel des terres qui lentement vont s’engourdir dans un sommeil hivernal.
Au réveil, les gueules de « bois » feront place aux couleurs plus claires, plus douces de la renaissance. L’heure des cocktails et des grandes parures chatoyantes sera encore loin mais des nuances plus chaleureuses referont battre le coeur de ce cosmos de nouveau en éveil.
Coincoins sauvages !
« La nature ne fait rien sans objet. »
Aristote
Ce texte n’est pas libre de droits. La photo non plus
ah ! comme tout ça me parle ! Moi aussi je suis une amoureuse de l’automne et d’ailleurs, hihi, c’est aussi MA saison !
J’aime son rythme, son odeur, ses couleurs, ses promesses aussi. J’aime la manière dont elle dévoile les secrets des forêts et de ses habitants. Seule ombre au tableau, l’ouverture de la chasse qui est pour moi une terrible douleur.
Nous habitons au pied d’une forêt. Il me faut 10 minutes à pied pour être hors de toute civilisation… et chaque matin lorsque j’ouvre ma fenêtre, comme toi lorsque tu prends la route, j’ai le sentiment que l’automne vient de vêtir une nouvelle robe et qu’il nous conte une nouvelle histoire.
Il faut dire que nous avons une arrière saison magnifique. Le soleil n’a cessé de briller depuis la fin août ! Aujourd’hui est le premier jour où quelques nuages s’invitent à la grâce automnale. Le décors est à nouveau complètement bouleversé.
J’ai d’ailleurs toujours pensé que si j’avais été peintre ou poète, l’automne aurait été mon fil conducteur.
Brrrr… La chasse ! Pov’ canards ! Quant à la forêt, de par chez moi, celle-ci se trouve au bout de ma rue bien que je vive dans une petite ville. Balades ou joggings, je suis toujours bien accueilli. Comme je l’ai dit, je suis un privilégié. Ici aussi, la pluie est arrivée. Imagine la brume qui a enveloppé ma route ce matin…
Coincoins !
Quel beau texte… J’aimerais bien ne pas avoir à copier mais, sur le coup, il se trouve que l’automne est également ma saison préférée !
Une histoire de couleurs…
Mais je crois que finalement, ce que j’aime surtout dans ton texte, c’est ta capacité, tout comme Pakita, à apprécier certains moments, certains paysages, à savoir te poser pour le faire.
Là est, je crois votre privilège, un certain regard que vous portez sur les choses.
Ce privilège est un privilège tout ce qui a de plus accessible, n’est ce pas ? Si tu savais pourtant combien j’ai du mal à me poser.. Quand j’y parviens, je ne cesse de me répéter que là est mon salut. Et pourtant, cela repart de plus belle 😉
Merci pour ton commentaire. C’est un vrai privilège ! 🙂
Coincoins !
Habitant en ville désormais, je n’ai plus ce privilège de regarder la nature de cette façon. Je le regrette mais il ne tiendrait qu’à la volonté de bouger pour le retrouver. Seulement, je suis un peu comme un vieux meuble qu’on a souvent changé de place. A force, le bois aussi dur soit-il travaille, les pieds se font fragiles et émettent des craquements à la moindre tentative de déplacement.
Je me souviens par contre de ce même type de paysage lorsque je passais par Bièvres pour me rendre en voiture tous les matins à Versailles. Je trouvais moins sympathique les plaques de verglas qui, un matin de décembre, ont failli m’envoyer dans le décor. Aussi beau fusse-t-il, je préférais nettement rester sur le droit chemin. Il y a des rêveries comme ça auxquelles il ne faut pas se laisser trop aller 😉
Il y a néanmoins une monAUTOmnie dans laquelle on se laisse facilement embarquer. Avant que les vers de Verlaine ne nous invitent de manière codée à débarquer.
Bon WE dans la mare !
Bzzziiiiit Bzzittttt Bzz ZzzzzZzzzzzz (la piste d’envol va bien finir par se dégager)
J’aime les amoureux de l’automne, saison que j’aime aussi. Quand j’ai commencé à lire ton billet j’ai pensé à mon chemin devant la mer. Elle aussi est toujours changeante, » ni tout à fait la même ni tout à fait une autre »… En automne elle prend des couleurs sombres qui assorties avec le ciel donnent aux promenades emmitouflées un goût de rêve.
PS : j’ai vu le front et la pâquerette : il a l’air de froncer les sourcils fiston, pour bien s’appliquer
Oui Il fronçait les sourcils ce jour-là… Il avait le soleil dans les yeux. Il y a déjà quelques années… 🙂
Coincoins fleuris !
Bonjour !
J’ai le plaisir de t’annoncer que tu es le 500ème visiteur à laisser un commentaire sur mon blog. Je viens de faire un article en ce sens sur mon blog en invitant mes lecteurs à te visiter.
Merci à toi.
Chriss
Haha ! Quel plaisir d’être à l’honneur sur ton blog !
Coincoins d’honneur pour toi ! 🙂
J’ai pu admirer un peu l’automne cette année à mon plus grand plaisir. Depuis plus de vingt ans que je vis sur l’ile intense, je ne vois plus les quatre saisons puisqu’ici il n’y en a que deux : la fraiche et sèche puis la chaude et humide, celle des cyclones et des grandes chaleurs. C’est celle qui commence là.
Avant (quand je travaillais au chef lieu) je faisais 60 km par jour aller/retour et j’admirais la nature tellement que je m’arrêtais souvent pour faire des photos. Je pourrais faire une carte de mon parcours avec une étoile à chaque endroit où je me suis arrêtée un jour et y mettre le lien vers l’article où l’on peut voir les photos correspondantes. Et le plus beau bien sûr, c’est la mer. La mer et ses couleurs, la mer et ses vagues, par tout temps, tout climat, jamais lassée, toujours émerveillée !